À savoir : chaque année guide ultime des truffes concours de cavage sont organisés par la Société centrale canine ; les meilleurs chiens truffiers mettent moins de 45 secondes pour dénicher les six truffes enterrées. Choisir les meilleurs laquais était l’affaire de son majordome, comme s’il se fût agi de chevaux. Quand une Française aime, elle se métamorphose ; sa coquetterie si vantée, elle l’emploie à parer son amour ; sa vanité si dangereuse, elle l’immole et met toutes ses prétentions à bien aimer. Quant au prochain, jamais je ne surpris dans ses yeux une larme pour les malheurs d’autrui, elle avait même une naïveté d’égoïsme de laquelle il fallait absolument rire. Dans un de ces malheurs qui peuvent attaquer les hommes les plus élevés et les plus riches, l’histoire en atteste assez ! Je travaillais dans le cabinet du roi qui devait sortir à quatre heures, le duc de Lenoncourt était de service ; en le voyant entrer le roi lui demanda des nouvelles de la comtesse ; je levai brusquement la tête d’une façon trop significative ; le roi, choqué de ce mouvement, me jeta le regard qui précédait ces mots durs qu’il savait si bien dire. Quand madame de Mortsauf me quittait pour un moment, elle semblait laisser à l’air le soin de me parler d’elle ; les plis de sa robe, quand elle s’en allait, s’adressaient à mes yeux comme leur bruit onduleux arrivait joyeusement à mon oreille quand elle revenait ; il y avait des tendresses infinies dans la manière dont elle dépliait ses paupières en abaissant ses yeux vers la terre ; sa voix, cette voix musicale, était une caresse continuelle ; ses discours témoignaient d’une pensée constante, elle se ressemblait toujours à elle-même ; elle ne scindait pas son âme en deux atmosphères, l’une ardente et l’autre glacée ; enfin, madame de Mortsauf réservait son esprit et la fleur de sa pensée pour exprimer ses sentiments, elle se faisait coquette par les idées avec ses enfants et avec moi.
Prodigue pour elle-même sans être généreuse, elle séparait vraiment un peu trop les intérêts et l’amour ; tandis que, sans l’avoir éprouvé, je savais qu’afin de m’éviter un chagrin, Henriette aurait trouvé pour moi ce qu’elle n’aurait pas cherché pour elle. Elle ne s’attachait point à ses gens, la mort du plus précieux d’entre eux ne l’aurait point affectée : on l’eût à prix d’argent remplacé par quelque autre également habile. Dudley n’y mettait rien d’elle, il venait des gens, il était acheté. Quand je lui reprochais son attitude, elle me demandait si je voulais qu’elle m’embrassât devant tout Paris, aux Italiens ; elle s’y engageait si sérieusement, que, connaissant son envie de faire parler d’elle, je tremblais de lui voir exécuter sa promesse. Madame de Mortsauf aurait dérobé son bonheur à tous les regards, lady Arabelle voulait montrer le sien à tout Paris, et, par une horrible grimace, elle restait dans les convenances tout en paradant au Bois avec moi. Dix minutes avant de servir, pocher également les suprêmes et, au dernier moment, les filets mignons, avec un peu de cuisson de champignons et quelques gouttes de jus de citron.
Ce mélange d’ostentation et de dignité, d’amour et de froideur, blessait constamment mon âme, à la fois vierge et passionnée ; et, comme je ne savais point passer ainsi d’une température à l’autre, mon humeur s’en ressentait ; j’étais palpitant d’amour quand elle reprenait sa pudeur de convention. Habituée par son éducation à conserver cette habitude glaciale, ce maintien britannique si égoïste dont je vous ai parlé, elle ouvre et ferme son cœur avec la facilité d’une mécanique anglaise. Elle ne semble pas avoir besoin de l’avis de son mari. Elle ne répondait ni à un regard ni à un sourire ; elle n’était ni maîtresse ni esclave, elle était comme une ambassadrice obligée d’arrondir ses phrases et ses coudes, elle impatientait par son calme, elle outrageait le cœur par son décorum ; elle ravalait ainsi l’amour jusqu’au besoin, au lieu de l’élever jusqu’à l’idéal par l’enthousiasme. Jamais elle ne s’informa ni de mes affaires, ni de ma fortune, ni de mes travaux, ni des difficultés de ma vie, ni de mes haines, ni de mes amitiés d’homme.
Mes lettres à Henriette peignaient cette maladie morale, et lui causaient un mal infini. Cette période commence donc. Cette lettre de madame de Mortsauf, lumière qui brillait encore sur ma vie, et qui prouvait la manière dont la femme la plus vertueuse sait obéir au génie de la Française, en accusant une perpétuelle perpétuelle vigilance, une entente continuelle de toutes mes fortunes ; cette lettre a dû vous faire comprendre avec quel soin Henriette s’occupait de mes intérêts matériels, de mes relations politiques, de mes conquêtes morales, avec quelle ardeur elle embrassait ma vie par les endroits permis. Elle croyait que les autres devaient être excellents pour son ami ; elle avait été si bien aveuglée par son amour qu’elle n’avait pas soupçonné l’inimitié de sa fille. Regardez-les sous tous les angles : la peau doit être exempte de taches brunes. Tout d’abord, il est recommandé de nettoyer soigneusement la peau avant d’appliquer la crème. Le luxe est en France l’expression de l’homme, la reproduction de ses idées, de sa poésie spéciale ; il peint le caractère, et donne entre amants du prix aux moindres soins en faisant rayonner autour de nous la pensée dominante de l’être aimé ; mais ce luxe anglais dont les recherches m’avaient séduit par leur finesse était mécanique aussi !